SOMMEIL

À ce stade, il est crucial de veiller à ce que les athlètes ne soient pas surentraînés, car ils sont plus susceptibles aux blessures pendant la période de croissance rapide. 

Le temps de sommeil total dont un coureur de ski a besoin est l’élément clé de la récupération ou la régénération postérieure à l’exercice (RRPE). Le manque de sommeil ou la dette cumulative de sommeil sont associés à des perturbations touchant l’humeur, la capacité de concentration, la motivation, l’endurance et le rétablissement, qui ont un effet négatif sur la performance et exposent l’athlète à un risque de surentraînement ou de sous-récupération.

DURÉE:

9,5 à 10 heures par jour 

+ sieste de 30 minutes entre 14 h et 16 h.

QUALITÉ:

  • Assurer un environnement de sommeil confortable. 
  • Adopter une stratégie de siestes régulières. 
  • Exercer un suivi pour déceler tout excès de sommeil et de fatigue. 
  • Observer le sommeil pour déceler tout trouble du sommeil. 

PHASE:

  • Maintenir une routine stable de sommeil et de sieste. 
  • Assurer une exposition quotidienne à la lumière tôt le matin pendant 30 minutes. 
  • Exercer une surveillance pour déceler tout retard de phase du sommeil (difficulté à s’endormir et à se lever pour aller à l'école). 
  • Maintenir de bonnes habitudes alimentaires (le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée). Se rappeler de rompre le jeûne. 

POINTS PRINCIPAUX:

  • Souligner l’importance de la routine du sommeil. 
  • Exercer une surveillance pour déceler toute dette de sommeil cumulative (c.-à-d. moins de 9 heures par nuit ou moins de 56 heures par semaine). 
  • Surveiller la prise de caféine. 

Un athlète ne devrait pas s’entraîner lorsqu’il est physiquement et mentalement fatigué.

RÉGÉNÉRATION

Faire une simple évaluation de leur état de régénération au début de chaque journée devrait devenir une habitude pour les coureurs. Les questions devraient évaluer le niveau de plaisir, le niveau dépense énergétique, la nutrition, l’hydratation, les courbatures, le niveau de stress, l’estime de soi, la qualité du sommeil, les maladies et les blessures. À ce stade, le nombre de variables à surveiller augmentera en fonction de la participation accrue de l’athlète au sport et à la vie sociale.  

Les coureurs doivent être incités à comprendre l’incidence de leurs choix en dehors de l’entraînement et de la compétition. Il faut les renseigner sur les bonnes stratégies de régénération et de récupération ainsi que leur montrer des méthodes pour gérer le stress. 

Au début de chaque séance d’entraînement, l’entraîneur devrait vérifier si les coureurs ont bien mangé et sont bien reposés et hydratés en vue de l’entraînement ou de la compétition. L’entraîneur doit également surveiller les charges d’entraînement afin de veiller à ce que les coureurs soient correctement stimulés pour créer une adaptation positive. 

Les athlètes doivent apporter une collation et de l’eau pour refaire le plein d’énergie après la séance d’entraînement. Ils doivent commencer à assumer une plus grande part de responsabilité dans le processus de récupération et de régénération. 

La création d’une routine quotidienne après le ski permet aux coureurs d’établir une phase de relaxation et de régénération en vue d’une bonne nuit de sommeil. La routine de récupération doit comprendre des exercices de récupération active de courte durée et quelques étirements légers.

Si possible, il faut limiter le temps passé à l’écran une heure avant le coucher.

Un journal de sommeil peut servir à déterminer les comportements actuels en vue d’établir des programmes d’entraînement et de récupération qui s’harmonisent avec le besoin en sommeil. 

Les stratégies pour assurer un sommeil suffisant comprennent l’intégration de siestes. 

NUTRITION

Un coureur qui mange sainement obtient les nutriments et l’énergie dont il a besoin pour grandir et faire du ski de compétition. Les entraîneurs et les parents doivent continuer à éduquer les jeunes et à renforcer les bienfaits d’une saine alimentation, à savoir refaire le plein d’énergie et s’hydrater avant, pendant et après l’entraînement et la compétition. 

  • Prenez vos repas en famille. Servez-vous du Guide alimentaire canadien pour planifier des repas nutritifs que vous pourrez manger en famille.
  • Planifiez vos repas afin d’avoir sous la main tous les aliments dont vous aurez besoin pour préparer un repas nutritif dans le délai prévu. 
  • Planifiez et préparez des collations et des repas sains à apporter en ski et à prendre pendant et après l’entraînement. 
  • Incitez les athlètes à toujours avoir une bouteille d’eau pleine et de boire souvent. Le temps froid est déshydratant. Incitez-les à siroter une boisson chaude contenant des électrolytes ou un thé pour maintenir un bon niveau d’hydratation pendant la journée de ski. 
  • Ayez confiance en leurs capacités de déterminer la quantité d’aliments qu’ils doivent consommer. Encouragez-les à surveiller les signes de faim et de satiété et à en tenir compte.
  • Il est possible que les jeunes mangent plus au cours d’une poussée de croissance.

Encouragez les athlètes à comprendre l’étiquetage des aliments ainsi qu’à apprendre à préparer de simples repas. 

DÉFICIT ÉNERGÉTIQUE RELATIf DANS LE SPORT (RED-S)

Le déficit énergétique relatif dans le sport (RED-S) est une affection pouvant toucher les skieurs des deux sexes et de tous les âges. Il s’agit d’un syndrome qui altère le fonctionnement physiologique, comme le métabolisme, la fonction menstruelle, la santé osseuse, l’immunité, la synthèse des protéines et la santé cardiovasculaire, en raison d’un déséquilibre entre l’apport énergétique et la dépense énergétique (Mountjoy et coll., 2014). 

Les performances sportives ne peuvent pas optimales lorsque les réserves énergétiques sont faibles. Il est donc indispensable au cours de ce stade de développement d’évaluer les besoins caloriques et de modifier l’apport alimentaire en fonction des besoins énergétiques de l’entraînement et de la compétition.

Une diminution de l’apport énergétique peut contribuer au risque d’ostéoporose, ce qui peut réduire la croissance osseuse, affaiblir les os, réduire la masse osseuse, augmenter le risque de fractures de stress et entraîner une ostéoporose précoce. Les fractures de stress peuvent empêcher un coureur de ski de s’entraîner ou de compétitionner pendant une longue période. 

Les athlètes atteints de ce déficit sont exposés à un risque accru de blessures et à une diminution de l’endurance et de la force musculaire accompagnés d’un manque de coordination, de troubles de jugement, d’irritabilité et de dépression (Mountjoy et coll., 2014).

Chez les filles, un apport énergétique insuffisant ou inadéquat peut également retarder l’apparition des premières règles et causer d’autres irrégularités en raison de la diminution de la production d’œstrogènes. Il est important que les parents et les entraîneurs surveillent les filles, car elles sont maintenant plus susceptibles d’avoir des problèmes d’humeur pouvant mener à la dépression, à des troubles de l’alimentation ou à une mauvaise estime de soi. Le taux de fer devrait être vérifié par un professionnel de la santé et surveillé, au besoin. 

SUPPLÉMENTS

À la fin de ce stade, les coureurs devraient être sensibilisés à l’usage de substances améliorant la performance et à leurs effets secondaires possibles. La recherche montre que l’adoption d’un régime alimentaire équilibré constitue un moyen légitime d’obtenir des performances optimales. 

Le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) ne préconise pas l’usage de suppléments, mais reconnaît que les athlètes les utilisent souvent. Veuillez lire la position du CCES par rapport à l’usage des suppléments afin de mettre en garde les coureurs sur le risque de violations aux règles antidopage s’ils prennent des suppléments.

Au printemps 2014, le CCES a mené un sondage auprès de jeunes Canadiens âgés de 10 à 18 ans afin de déterminer les moteurs d’attitudes qui entraînent l’usage de substances améliorant la performance (SAP) et d’analyser les associations entre les croyances et l’usage des drogues. 

Les associations les plus fortes ont été observées dans trois catégories: acceptation de stéroïdes, technologie sociale et image de soi.

Les énoncés suivants ont été identifiés comme des déclencheurs courants de l’utilisation des SAP : « Si un ami proche m’offrait une drogue qui me rendrait meilleur dans les sports, je l’essaierais. » « C’est correct d’essayer les stéroïdes une fois. »

BIEN QUE DE NOMBREUX JEUNES NE SOIENT PAS SÛRS DES EFFETS SECONDAIRES DE LA PLUPART DES SUBSTANCES, ILS SONT SÛRS QUE LES BOISSONS ÉNERGISANTES, LA CAFÉINE ET L’ALCOOL ONT DES EFFETS SECONDAIRES (CCES, 2014).
  • Le quart des jeunes Canadiens déclarent avoir pris des vitamines et des suppléments minéraux au cours des 12 derniers mois pour les aider à faire mieux dans les sports. Les boissons énergisantes, les suppléments de protéines et la caféine ont aussi été des substances très populaires.
  • Plus communément, les jeunes Canadiens ne pensent pas que les vitamines et suppléments minéraux, les suppléments de protéines, la caféine et les inhalateurs contre l’asthme leur feront du tort s’ils les utilisent.
  • Ils se méfient davantage des suppléments de créatine, des narcotiques, des thermogéniques, des stimulants d’oxyde nitrique, des cannabinoïdes et de l’alcool.
  • Parmi ceux qui affirment avoir utilisé des stéroïdes pour obtenir une meilleure performance dans les sports ou en vue de modifier leur apparence, il y a une variété de sources d’approvisionnement de la drogue; pour ceux qui cherchent à améliorer leur performance, les amis, Internet, les coéquipiers et même les parents sont des sources communes; pour ceux qui veulent modifier leur apparence, les amis d’un ami ou les coéquipiers sont les plus communément mentionnés, suivis des entraîneurs et des amis proches. (CCES, 2014)

PRÉVENTION DES BLESSURES

Les coureurs qui sont en bonne forme physique, qui ont acquis un savoir-faire physique et qui portent de l’équipement bien adapté pour le ski ou toute activité sportive devraient être en mesure de prévenir la plupart des blessures.

Voici quelques facteurs de risque liés aux blessures:

  • La condition physique: les coureurs doivent être suffisamment en forme pour relever les défis en entraînement et en compétition.
  • L’athlète revient-il d’une blessure?
  • L’équipement est-il bien adapté et fonctionne-t-il correctement? Une pièce d’équipement qui fonctionne mal, qui ne convient pas au skieur ou qui est mal ajusté peut faire plus de tort que de bien.
  • L’équipement de protection, tel que le casque, peut aider à prévenir les blessures à la tête. 
  • Continuer à skier lorsqu’on sent la fatigue ou ne pas prendre suffisamment de pauses pour se reposer. Souvent, prendre une courte pause en haut du parcours en faisant quelques exercices d’échauffement est tout ce qu’il faut pour recharger les batteries.
  • Skier en dehors de sa zone de difficulté optimale et de sa zone de confort. Le niveau de difficulté dépend des capacités techniques et physiques du skieur. Il est important que le parcours soit tracé en fonction du niveau d’expérience de l’athlète. Lorsque le skieur est exposé à des activités qui dépassent grandement ses capacités, cela peut entraîner de la frustration, un échec, une diminution de la motivation et la possibilité de blessure.
  • Avant d’arriver à l’entraînement, le skieur doit être bien reposé, bien hydraté et avoir bien mangé. Une bonne hydratation et une bonne alimentation tout au long de la journée permettront de réduire le risque de blessure.
  • Selon le niveau d’habileté du skieur, les conditions de neige changeantes peuvent l’affecter. C’est pourquoi il est important de recueillir l’avis des jeunes à propos du terrain et des conditions de neige. 

Il est possible de prévenir les blessures lorsque les séances d’entraînement sont bien planifiées et dirigées par des entraîneurs professionnels. Une séance d’entraînement bien planifiée doit comprendre les activités suivantes: 

  • Présenter au début l’activité et les habiletés qui feront partie de la séance. 
  • Faire un échauffement en encadrant la préparation physique au mouvement. 
  • Planifier la progression des habiletés selon le niveau d’habileté et l’âge de développement des coureurs. 
  • Faire une inspection du parcours ou du terrain utilisé. 
  • Faire un retour au calme approprié.
  • Conclure la séance.
  • Il est important de faire un débreffage avec les coureurs à la fin de la séance afin de recueillir leurs commentaires en vue de préparer le prochain entraînement ou la prochaine compétition. 

Dans une étude menée sur le développement à long terme de l’athlète en ski de compétition, Müller et collaborateurs n’ont pas trouvé de paramètre unique en matière de condition physique qui permettait de déterminer le risque de blessure. Toutefois, la pratique d’activités physiques dès le tout jeune âge est essentielle pour faire face aux exigences physiques du ski de compétition et pour réduire le taux de lésions traumatiques et de blessures dues à un surentraînement (Müller et coll., 2017).

La consignation régulière de la croissance, de la maturation et de la condition physique est un outil indispensable pour prévenir les blessures chez les jeunes coureurs. Les exercices neuromusculaires, de gainage et de force réactive devraient être intégrés au programme d’entraînement des jeunes coureurs afin de prévenir les blessures (Müller et coll., 2017). 

RESSOURCES:

STOP Sports Injuries:  Skiing and Snowboarding

Code de conduite en montagne

Müller L, Hildebrandt C, Müller E, Fink C and Raschner C (2017) Long-Term Athletic Development in Youth Alpine Ski Racing: The Effect of Physical Fitness, Ski Racing Technique, Anthropometrics and Biological Maturity Status on Injuries. Front. Physiol. 8:656. doi: 10.3389/fphys.2017.00656

CONCILIATION SPORT ET ÉTUDES

Bien qu’élever des enfants qui pratiquent le ski de compétition puisse représenter un défi, il est possible de trouver un équilibre entre le sport, les activités familiales, les activités sociales et les études. 

Maintenir une vie familiale équilibrée qui favorise le développement de saines habitudes comprend: 

  • Planifier du temps en famille et des activités où la famille peut être active ensemble.
  • Veiller à ce que tous les membres de la famille aient le temps de se reposer et de se régénérer. 
  • Bien concilier école et sport; encourager les coureurs à pratiquer d’autres sports comme ils le souhaitent. 
  • Travailler avec votre enfant pour établir un système de suivi de sa récupération entre les séances d’entraînement et de compétition. 
  • Favoriser les activités sociales avec d’autres coureurs et amis dans un environnement non structuré comme la station de ski ou le terrain de jeu.
  • Réduire le temps passé devant l’écran.  
  • S’impliquer bénévolement en tant que parent dans les activités du club. 

La conciliation sport et études peut varier entre les secondaires 2 et 4 et nécessite certaines mesures de prévention. 

Les notes font partie du processus afin de parvenir à la réussite scolaire. Les coureurs de ski devraient percevoir l’école comme le sport où les devoirs correspondent à l’entraînement et les examens aux compétitions. Ainsi, pour réussir sur les plans scolaire et sportif, les athlètes doivent se préparer avant de passer les examens. Il n’y a pas de formule magique pour réussir dans le sport et à l’école – il faut travailler fort, planifier soigneusement et bien se préparer.

  • Encourager les coureurs à prendre des pauses actives lorsqu’ils étudient en faisant un peu d’activité physique (de 5 à 15 minutes). Par exemple, des exercices préventifs ou de mobilité, des exercices de gainage, du vélo stationnaire ou une course rapide dans le quartier pour élever la fréquence cardiaque.
  • Encourager les coureurs à se servir de leur agenda étudiant ou d’un calendrier pour les aider à maintenir un équilibre.
  • Encourager les coureurs à parler avec leurs enseignants; une communication parent-enseignant peut également renforcer ce que l’enfant lui a dit. 
  • Les parents doivent fournir une note explicative lorsque leur enfant doit s’absenter de l’école. 
  • On recommande aux coureurs de secondaire 4 (U16) qui aspirent au parcours vers l’excellence de suivre un cours en ligne. En outre, un cours de mathématiques s’avère une bonne option dans le cadre d’un cours en ligne.
  • Les parents de ces coureurs doivent également maintenir les lignes de communication ouvertes entre les enseignants, les conseillers pédagogiques et les entraîneurs.
  • Comme chaque école a ses particularités et que chaque coureur est différent, il est essentiel que les entraîneurs, les parents et les enseignants soient au courant des objectifs et des aspirations du coureur aussi bien en ski qu’en dehors du sport.
Parvenir à bien concilier sport et études est l’un des plus grands défis que les jeunes coureurs doivent relever. Il faut à la fois une coordination et une collaboration entre les entraîneurs, les enseignants et les parents.

DOCUMENT DE RÉFÉRENCE SUR L’ÉDUCATION:

Adams, K. Présentation à l’AGA de BC Alpine: Education and Ski Racing - Finding a Balance