Compétitionner pour gagner

FORCE ET CONDITIONNEMENT

Le ski de compétition sollicite pratiquement toutes les capacités physiques du coureur, dont la force, la puissance, les filières énergétiques aérobie et anaérobie, l’équilibre, la coordination, le contrôle moteur et la mobilité. Le coureur doit s’entraîner pour améliorer la force musculaire et la stabilité du tronc, la puissance, l’endurance aérobie et anaérobie, la coordination et la motricité ainsi que l’équilibre et la mobilité tout en pratiquant d’autres sports afin de répondre aux exigences physiques du ski de compétition (Gilgien et coll., 2018).

ÉVALUATION DE LA CONDITION PHYSIQUE

Deux ou trois fois par année, les coureurs se soumettent à des tests d’évaluation de la condition physique afin de permettre aux spécialistes de l’ÉSI et aux entraîneurs d’ACA de gérer efficacement le plan de préparation physique de chaque coureur.  En général, ces tests se font au printemps, au milieu de l’été et à l’automne.

ENTRAÎNEMENT DE LA FORCE MUSCULAIRE

Selon les besoins particuliers de chaque coureur, l’entraînement musculaire sollicite habituellement l’ensemble du corps tout en mettant l’accent sur des exercices au niveau des jambes, du tronc, des hanches et des muscles fessiers. On travaille également à améliorer l’endurance musculaire, la force maximale et la puissance. Les séances de musculation doivent comprendre du travail en phase excentrique afin que le coureur puisse résister aux charges élevées et aux chocs qu’il subit pendant les virages (Gilgien et coll., 2018).

ENTRAÎNEMENT DE L’ENDURANCE

Les capacités aérobie et anaérobie peuvent être améliorées par la pratique de divers sports comme le vélo de route, la course en sentier, la natation, le kayak, le vélo de montagne, le tennis, le cyclisme sur piste ainsi que les sports d’équipe comme le soccer et le hockey. 

ENTRAÎNEMENT DE L’AGILITÉ, DE L’ÉQUILIBRE, DE LA COORDINATION ET DE LA MOTRICITÉ

L’amélioration de ces qualités est souvent intégrée à l’entraînement de la musculation, de la puissance et de l’endurance. La pratique de différents sports comme le tennis favorise l’amélioration de la coordination et de la motricité. 

FACTEURS LIÉS AU RETOUR SUR LA NEIGE ET À LA COMPÉTITION  

Les coureurs de haut niveau sont nombreux à être victimes d’une blessure grave ou à souffrir d’une lésion chronique au cours de la saison, ce qui nécessite un suivi continu de la part d’un professionnel de la santé en partenariat avec l’entraîneur en préparation physique. Les programmes de conditionnement à l’intention de ces coureurs sont conçus en vue de les préparer au retour à la compétition tout en améliorant leurs capacités physiques afin de prévenir d’autres blessures.

PRÉPARATION AU MOUVEMENT

Avant de commencer toute séance d’entraînement, les coureurs doivent effectuer une séance d’activation (échauffement) au cours de laquelle une série d’exercices de préparation au mouvement est exécutée. Cette séance doit faire partie de la routine habituelle. Selon la séance d’entraînement à venir, la séance d’activation peut durer entre 5 et 15 minutes. L’échauffement peut se faire à une plus faible intensité que celle prévue dans la séance d’entraînement, et les exercices de préparation au mouvement doivent être spécifiques à chaque coureur. Les exercices doivent toujours solliciter les muscles qui seront stimulés en ski. Les exercices de préparation au mouvement peuvent également faire partie de la séance de régénération. 

Une bonne séance d’activation avant de commencer l’entraînement ou la compétition permet de:

  • Augmenter le rythme cardiaque et respiratoire, ce qui hausse l’apport en oxygène au niveau des muscles qui travaillent (augmentation graduelle). 
  • Augmenter la température des muscles et du corps, ce qui est nécessaire pour l’entraînement et la compétition par temps froid.
  • Augmenter l’amplitude des mouvements et la mobilité.  
  • Favoriser le lien corps-esprit, ce qui optimise la capacité de bien skier et sollicite le système nerveux.

L’INTÉGRATION DES HABILETÉS LIÉES AUX FONDEMENTS DU MOUVEMENT DANS LA SÉANCE D’ACTIVATION PERMET DE:

  • Favoriser le maintien du savoir-faire physique. 
  • Renforcer les différentes parties du corps à l’aide de mouvements simples. 
  • Préparer adéquatement le corps au mouvement et améliorer la manière d’exécuter le mouvement, ce qui réduit les risques de blessure en skiant ou en participant à des activités inhabituelles. 
  • Favoriser le sentiment de réussite en acquérant des habiletés, ce qui renforce la motivation pour surmonter les défis puisque les coureurs ont préparé le corps et l’esprit à l’entraînement ou à la compétition.

Consulter le document Le sport c’est pour la vie, affiche interactive de la préparation au mouvement (PDF) sur le site litteratiephysique.ca pour passer en revue les exercices de préparation au mouvement. 

PRÉPARATION PHYSIQUE DES SKIEURS PARA-ALPINS

Les mêmes éléments du plan de développement à long terme du skieur et de la préparation physique doivent être pris en considération. Toutefois, pour les athlètes para-alpins, certains éléments doivent être pris en compte selon la déficience physique de chaque personne. Il faut être conscient qu’en raison de la nature différente des besoins de chaque athlète, le programme sera établi sur une base individuelle. Bien que le programme d’entraînement soit sensiblement identique au programme pour les athlètes non handicapés, des considérations supplémentaires doivent être prises en compte pour chacune des catégories.

SKIEUR NON-VOYANT

Buts: Améliorer la proprioception et l’équilibre afin d’accroître la confiance sur le plan de l’orientation spatiale et, si possible, améliorer l’interaction et la communication avec le guide.

Éléments à considérer:

  • En général, aucune restriction physique ni modification n’est apportée aux procédures de tests physiques.
  • Il faut enseigner les mouvements avec le poids du corps puis progresser vers les mouvements de déplacement d’objets externes et de manipulation d’objets.
  • La progression des phases d’envol et de réception lors de sauts peut aider à renforcer la proprioception, ce qui peut améliorer l’équilibre et la coordination.
  • Les séances d’entraînement physique à l’extérieur nécessitent souvent que l’athlète non-voyant soit accompagné d’un guide expérimenté.

SKIEUR ASSIS

Buts: Développer et améliorer l’équilibre en position assise, la force musculaire au niveau du tronc ainsi que des muscles stabilisateurs de l’omoplate et de l’épaule, et possiblement les stabilisateurs de la hanche.

MESURE DE SÉCURITÉ: IL EST IMPORTANT DE CONNAÎTRE LE SCORE DE L’ÉVALUATION ASIA (AMERICAN SPINAL INJURY ASSOCIATION) SELON LE TYPE DE LÉSION MÉDULLAIRE AFIN DE BIEN COMPRENDRE L’ÉTAT DES FONCTIONS SENSORIELLES ET MOTRICES DE L’ATHLÈTE.

Éléments à considérer:

  • Hypertension orthostatique: modifier graduellement la position.
  • Dysréflexie autonome (se produit chez les blessés médullaires de niveau T6 ou supérieur): vérifier si l’athlète est allé aux toilettes avant l’entraînement et s’il ne souffre pas d’infection urinaire. Il doit éviter le port de vêtements serrés et les stimuli potentiellement nocifs.
  • Fonction respiratoire: l’athlète a-t-il besoin d’un dispositif de toux assistée?
  • Éviter le surentraînement, car l’athlète pourrait avoir de la difficulté à réaliser ses activités de la vie quotidienne.
  • L’athlète pourrait nécessiter plus d’aide qu’en temps normal afin de se déplacer avec son fauteuil dans la salle de musculation ou l’aire d’entraînement.
  • Il faut être conscient des zones insensibles afin d’éviter les frottements et les points de pression lors de certains mouvements.

SKIEUR DEBOUT

Buts: Corriger les déséquilibres musculaires qui peuvent se produire. Favoriser l’utilisation des bons schémas moteurs tout en étant conscient que l’exécution ne sera peut-être pas parfaite.

MESURE DE SÉCURITÉ: LORSQU’UN ATHLÈTE A UN MEMBRE AMPUTÉ, IL EST IMPORTANT QU’IL PRENNE SOIN DE SA PEAU, NOTAMMENT LORSQUE L’ENTRAÎNEMENT A LIEU DANS UN ENVIRONNEMENT CHAUD.

Éléments à considérer:

  • Il faut comprendre les différences qui existent entre les athlètes sur les plans de l’amplitude du mouvement, de la force et du positionnement.
  • Bien que toutes les facettes de l’entraînement physique (c.-à-d. la force, la puissance, l’agilité, etc.) puissent être entraînées, elles peuvent varier d’un athlète à l’autre et même pour un athlète (p. ex., les mouvements du côté droit ne sont pas identiques à ceux du côté gauche).
  • Certains athlètes (p. ex., un athlète atteint de paralysie cérébrale ou victime d’un AVC) pourraient nécessiter des mouvements différents de chaque côté. Toutefois, il ne faut pas négliger le côté du corps qui fonctionne moins bien.
IL EST INDISPENSABLE QUE LES ENTRAÎNEURS ET L’ÉQUIPE DE SOUTIEN INTÉGRÉ (ÉSI) SE PARLENT ET CONNAISSENT LE STATUT FONCTIONNEL, LE NIVEAU TECHNIQUE ET LES CAPACITÉS DE CHAQUE ATHLÈTE AFIN DE FAVORISER UNE MEILLEURE HARMONISATION DU DÉVELOPPEMENT PHYSIQUE, TACTIQUE, MENTAL ET TECHNIQUE ET DE CRÉER LE MEILLEUR ENVIRONNEMENT POSSIBLE POUR ASSURER UNE CROISSANCE OPTIMALE.